La FQPN exige le retrait de l’article sur l’avortement du projet de loi constitutionnelle

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Montréal, 9 octobre 2025 – La Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) exige le retrait de l’article sur l’avortement du projet de loi constitutionnelle présenté aujourd’hui par le Ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette à l’Assemblée nationale. L’article 29 des principes fondateurs énonce que “L’État protège la liberté des femmes d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse.”

L’avortement est un droit fondamental, pas une liberté que le gouvernement devrait se permettre d’instrumentaliser à des fins électorales. Les femmes ont toujours eu et auront toujours recours à l’avortement, peu importe son statut légal. L’inscription de l’avortement dans le projet de loi constitutionnelle est irresponsable et la FQPN rejette cette formulation hasardeuse qui n’a pas été rigoureusement évaluée par un comité d’expert.es. Les femmes du Québec ne sont pas des cobayes législatifs. 

Considérant que cette “loi des lois” peut être modifiée comme n’importe quelle autre loi par majorité simple et peut donc être amendée pour inclure des restrictions, ce projet de loi constitutionnelle ouvre la voie à la judiciarisation. Les mouvements anti-avortement à travers le Québec et le Canada attendent un tel projet depuis 1988. 

“Combien de fois allons-nous devoir éduquer le gouvernement de François Legault sur les dangers de légiférer sur l’avortement? Dans son point de presse, M. Jolin-Barrette a remercié les centaines de femmes qui se battent pour le droit à l’avortement, mais visiblement il ne les écoute pas,” dit Jess Legault, coordonnatrice générale de la FQPN. “Il n’est pas non plus anodin que le libellé propose une protection à la liberté des femmes d’avoir recours à l’avortement, se dédouanant ainsi de garantir le droit et l’accès.”

Le rôle de la FQPN est la défense des droits sexuels et reproductifs, et a le devoir de prévoir plus loin que les prochaines élections. Elle refuse le sentiment d’urgence imposé par une année préélectorale, et se questionne sur la légitimité de toute constitution élaborée sans démarche de consultation citoyenne ni de débat public. Le Québec résiste à la Constitution canadienne depuis plus de quarante ans, donc la population québécoise peut certainement se permettre un moment de réflexion supplémentaire. Le risque de recul du droit à l’avortement est trop grand pour se précipiter.

La Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) est un regroupement national en défense de droits et d’éducation populaire en santé sexuelle et reproductive depuis 1972. 

Contact médias : 

Jess Legault, Coordonnatrice générale, FQPN, jlegault@fqpn.qc.ca 

Entrevue 98.5 « La commission » (10 octobre 2025)Consulter le site web