Montréal, le 7 septembre 2023
La Fédération pour le planning des naissances (FQPN) lance un rapport détaillant l’argumentaire en réponse aux intentions annoncées par le gouvernement de François Legault d’introduire de nouvelles mesures législatives concernant l’avortement. Ce rapport a été produit avec les contributions de Véronique Pronovost, doctorante en sociologie à l’UQAM, l’Association nationale Femmes et Droit (ANFD) ainsi que les membres du Comité de veille stratégique en avortement du Québec.
« Nous, groupes et personnes féministes et pro-choix, nous exprimons contre l’idée d’une nouvelle mesure législative concernant l’avortement. Nous demandons la mise en place de mesures favorisant l’accès aux services d’avortement. » a déclaré Véronique Pronovost, autrice principale du rapport.
Une intervention législative inutile, voire nuisible
« En vertu de la Constitution, seul le gouvernement fédéral peut criminaliser ou décriminaliser les services d’avortement. Il n’y a rien que le Québec puisse faire pour empêcher un futur gouvernement fédéral de tenter de criminaliser certains avortements. Un ajout à la Charte des droits et libertés de la personne ciblant spécifiquement l’avortement serait également inutile, voire nuisible. » a spécifié Suzanne Zaccour, directrice des affaires juridiques de l’ANFD.
En effet, une intervention législative comporte de nombreux risques : « En voulant légiférer, le Gouvernement du Québec s’apprête à engendrer un débat pour lequel il n’est pas prêt. Il sous-estime les stratégies discursives de désinformation, d’appel aux émotions et d’ambiguïté, largement documentées, qu’emprunte le mouvement contre l’avortement nord-américain et qui pourraient réussir au Québec. » a poursuivi Véronique Pronovost.
Les groupes féministes soulignent le danger de nourrir la mobilisation anti-avortement en créant une nouvelle opportunité législative pour demander des restrictions à l’avortement dès maintenant ou sur le long terme.
Renforcer l’accès à l’avortement : le chemin à suivre
« Le gouvernement du Québec a la juridiction sur les soins de santé et c’est sur cet enjeu qu’il devrait se concentrer. Nous demandons depuis des décennies des mesures pour renforcer le libre choix et pour améliorer l’accès à l’avortement au Québec » a ajouté Amélie Robert, coordonnatrice de projet à la FQPN.
Les signataires du mémoire demandent l’offre gratuite de la contraception sous ordonnance, l’accès à de l’information complète et à jour, une implantation de normes minimales des services d’avortement, par exemple sur le nombre maximum de rendez-vous requis, le financement d’une recherche sur le mouvement anti-choix au Québec et un meilleur financement des organismes pro-choix.
Le rapport a été acheminé à la classe politique et la FQPN et ses alliées discuteront à nouveau de leur argumentaire avec le Secrétariat à la Condition féminine au cours d’une rencontre prévue aujourd’hui.
« Nous avons confiance que, lorsque la ministre Biron se concentrera sur le rôle de son gouvernement dans l’accès aux services d’avortement, les groupes féministes seront prêts à collaborer avec elle » a conclu Jess Legault, coordonnatrice générale de la FQPN.
Pour plus d’information, contactez la FQPN à info@fqpn.qc.ca ou 514-866-3721.