L’éducation à la sexualité ne peut pas être confiée à un gouvernement qui propose une loi transphobe

Montréal, le 1er novembre 2021. – La Coalition ÉduSex accueille avec scepticisme et inquiétude l’inclusion des contenus obligatoires en éducation à la sexualité dans le nouveau programme Culture et citoyenneté québécoise. 

La Coalition ÉduSex doute de la capacité et de la volonté du ministère de l’Éducation de développer un programme d’éducation à la sexualité qui saura réellement enseigner « le respect de soi et des autres » et « l’égalité entre tous », étant donné l’annonce quasi simultanée par le gouvernement du projet de loi 2, qui est vivement dénoncé par les personnes trans, non-binaires et intersexes et les groupes en défense des droits LGBTQIA+ comme étant « le projet de loi le plus transphobe de l’histoire du Québec » et qui, si adopté, ferait du Québec « la province la moins inclusive du pays pour les personnes trans ». 

Lors des consultations publiques sur la refonte du programme Éthique et culture religieuse (ECR) en février 2020, la Coalition a déposé un mémoire comprenant onze recommandations, notamment « que les apprentissages des élèves en matière d’éducation à la sexualité ne soient pas évalués, c’est-à-dire qu’ils ne fassent pas l’objet d’une note au bulletin, afin d’éviter un jugement normatif ». L’inclusion des contenus en éducation à la sexualité dans le programme Culture et citoyenneté québécoise comporte le risque d’imposer un tel jugement sur les rapports complexes et fondamentaux qu’entretiennent les jeunes avec les enjeux de sexualité dans leur apprentissage.

Avec le nouveau programme Culture et citoyenneté québécoise, les membres de la Coalition ÉduSex s’inquiètent que la formation offerte au personnel enseignant pour se préparer à livrer les contenus d’éducation à la sexualité soit inadéquate et insuffisante, et ne mette  pas l’emphase sur le savoir-être nécessaire pour assurer une approche positive, inclusive et émancipatrice pour les jeunes de la diversité sexuelle et de genre. 

Une formation inclusive?


La Coalition ÉduSex rappelle que les études démontrent que l’éducation à la sexualité devrait être une responsabilité portée par plusieurs personnes qualifiées (sexologues, corps enseignant formé, milieu communautaire, personnel infirmier scolaire, membres des équipes socioprofessionnelles scolaires, directions de santé publique régionales, etc.) afin d’offrir une approche mixte, adaptée à la réalité de chaque secteur et aux besoins diversifiés des jeunes.

Le communautaire exclu

Depuis janvier 2021, la Coalition ÉduSex a proposé à plusieurs reprises de rencontrer le ministre de l’Éducation M. Jean-Francois Roberge pour lui présenter ces revendications et la pétition signée par plus de 5600 Québécois.es. Nous attendons toujours cette rencontre afin de mettre à profit l’expertise et la contribution incontournable des organisations communautaires, qui ont pallié le manque de programme en éducation à la sexualité dans les écoles québécoises pendant des années d’austérité et qui continuent de soutenir le déploiement actuel d’une éducation à la sexualité positive, inclusive et émancipatrice.

La Coalition ÉduSex


Formée en 2018, la Coalition ÉduSex porte la mission de garantir le droit à une éducation à la sexualité positive, inclusive et émancipatrice pour l’ensemble des jeunes au Québec. Cette coalition est composée d’une centaine d’organisations souhaitant que les apprentissages offerts en matière d’éducation à la sexualité dans les milieux scolaires soient représentatifs des différentes réalités et identités, et combattent les inégalités qui persistent.

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Relation de presse

Jessica Legault

jlegault@fqpn.qc.ca